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Photo du rédacteurSylvie D photo

#3 - Cyclone BATSIRAI : par le prisme de la bignone

Dernière mise à jour : 7 mars 2022


Antananarivo, Madagascar, le samedi 05 février 2022.


Le cyclone tropical intense répondant au nom martial de BATSIRAI accoste sur la ville de Mananjary, à l’est de Madagascar,

avec des rafales de 185 km/heure. Sa vitesse de déplacement est de 15 à 17 km/heure. Sa surface est énorme, comme

le montre la photo du site windy.com ci-dessous.

L’on sait déjà les dégâts que la tempête a causés là-bas : les maisons détruites, les inondations, les infrastructures telles que les ponts et les routes, explosés, et la détresse humaine. L’on s’attend donc à des retombées même dans les Terres centrales.

Crédit PHOTO : © Windy.com


Moult fois nous avons dû affronter le déchaînement des éléments avec des tempêtes plus petites et moins terrifiantes.

Alors imaginez-bien qu’on ne se sent pas si à l’aise dans ses pantoufles, abrités dans la maison, même si on a enlevé du jardin toutes les tôles, les pots de fleur, les outils, bref tout ce qui, traînant, serait emporté par le vent, et projeté violemment contre un édifice ou une voiture, les gens étant étant réfugiés à l’intérieur, les animaux aussi.


Confinée depuis l’alerte rouge lancée par les autorités, je m’apprête donc à observer le phénomène, comme le titre l’indique, par le « prisme de la bignone ».

Drôle de titre n’est-ce pas ?

En voici l’explication la plus simple du monde :

Toujours à l’affût d’une jolie plante baignée d’une belle lumière, j’ai repéré la grâce d’un bignonia grimpant sur les grilles de protection d’une fenêtre en fer forgé. Je me permets de l’affubler du doux petit nom féminin de « bignone » justement à cause de son élégance, que j’aime admirer lorsque la plante tremble et bouge doucement sous les brises annonciatrices des vents cycloniques.



Aussi je me suis postée avec mon pied photo contre la grille, dans le but de saisir ce joli tableau, tandis que les vents s’intensifiaient mollement.


J’ai tourné quelques plans, choisi un autre angle, et me suis laissée aller à quelques considérations, bien que j’aie oublié de mettre un micro approprié sur l’appareil.

En effet je n’avais pas prévu de commenter la scène, mais comme le déluge se faisait attendre je n’ai pas pu m’empêcher de dire ce qui me passait par la tête.

Comme j’étais très proche de l’appareil, finalement c’est quand même audible.


Ce qui s’est passé au cours de la séance ? Eh bien, pas grand-chose si l’on considère mes attentes : je nous voyais déjà dans les Hauts de Hurlevent !


Des heures ont passé, et le cyclone s’est enfui vers le sud, sans presque affecter la capitale.

J’ai constaté que le choix de l’emplacement de Tananarive était très intelligemment choisi : abritée dans les vallées et collines des Hauts-Plateaux, à 1300 m d’altitude, la ville reste protégée des assauts les plus dangereux des cyclones qui chaque année balaient la côte est.

Le climat tropical y est tempéré et il y fait bon vivre.


Si je m’attendais à des manifestions débridées et que je croyais filmer les bignones tous cheveux au vent, on peut dire que çà a été le flop. Il n'y a rien eu de cela.

Mais... de la douceur, des frémissements, des menaces qui n’ont pas été mises à exécution.


Suis-je déçue ?


Mais pas le moins du monde ! J’ai eu ce que la nature a bien voulu m’offrir. Je me suis payé quelques heures de méditation en pleine conscience, sur la gratitude, la chance, l’humilité.

Et de mon petit point de vue, j’ai assisté à un grand moment. J’ai donné à ces feuilles de bignone l’entièreté de mon attention, je les ai observées avec une grande tendresse et j’ai aimé la vision de dentelles végétales qui s’est imposée à moi.

J’ai vu les motifs végétaux brodés par le Créateur, j’ai vibré lorsque les feuilles tremblaient, frémissaient, s’exprimaient, auréolées en transparence par la lumière de ces ciels d’orage au travers desquels passent quelques rayons de soleil.

Puis je me suis amusée avec ces quelques plans que j’ai tournés afin de rendre compte de ce moment hors du temps, dont j’ai fait un souvenir tangible.


J’ai, en fait, passé un excellent moment dans le calme, la méditation, l’observation.

Un très joli moment : sans stress, dans la meilleure compagnie qui soit.


Retrouvez quatre courtes vidéos de mon « affût » sur ma chaîne YouTube SYLVIE D PHOTOGRAPHIE,

dans la playlist « VEGETAL » en cliquant ICI


Le photographe et réalisateur malgache Dylane Cabano a filmé les dégâts de la tempête Anna à Moramanga, quelques jours avant le cyclone Batsirai :

retrouvez sa vidéo ICI


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